Noëls français
Noëls traditionnels des régions françaises





Pastres
Péh trouz zo az en doar   
San Jousé m'a dit
Tout auprès de l'étable
Appelons nau
En gardant ma bergerie
Les bergerettes


Lire les contes de Noël

A la claire fontaine (Noël du Pontorson)

A la claire fontaine,
Noël, Noël,Noël.
La, la, la, la, la.
Où Jésus descendit, (bis)
Où Jésus descendit

Trois pigeons blancs s'y baignent,
Noël, Noël,Noël.
La, la, la, la, la.
Le soir et le matin, (bis)

Ils ont repris la volée Noël, Noël,Noël.
La, la, la, la, la.
Par sur les ponts de Paris
par les ponts de Paris

La mère qui les mène, Noël, Noël,Noël.
La, la, la, la, la.
C'est la Vierge Marie. (bis)

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An anjelus brezoneg (Quimper et Léon)

L'angélus Breton de Noël

Un archange de la part du Seigneur
à Marie porta la nouvelle
Qu'elle a été choisie par Dieu
pour être la mère du Sauveur

Marie répondit alors:
je suis la servante du Seigneur!
Qu'il me soit fait, ange béni,
come vous me l'avez dit.

Eun arc'hêl a-berz an Aotrou
Da vari 'zigasas kelou:
E oa gand Doue dibabet
da veza mamm salver ar bed.

Mari a respontas neuze:
Servicherez on da Zoue!
Ra vo graet din, El benniget,
Hervez m'ho peus d'in lavaret.






« Jadis, dans le pays bretonnant, en tout cas dans les paroisses rurales du diocèse de Quimper et de Léon, la grand messe du dimanche se clôturait par le chant de l'Angélus. L'année liturgique commençant par le premier dimanche de l'Avent, c'est l'Angélus dit de Noël que l'on chantait pendant une dizaine de dimanches, en gros durant les mois de décembre et de janvier.
« Les paroles de l'Angélus sont d'une grande simplicité : elles racontent, en des termes tout à fait ordinaires, l'événement, extraordinaire pour un chrétien, de l'Incarnation. L'air n'est pas signé, naturellement : il paraît très « breton », ce qui n'exclut pas des influences extérieures.
« Les paroles sont dues à Charles Le Bris (1664-1736), qui était prêtre de l'évêché de Léon mais mourut à Carhaix, en l'évêché de Cornouailles, où il était aumônier des religieuses augustines. Le Bris fut un auteur breton extrêmement prolifique. Il écrivit des ouvrages de piété et de dévotion qui eurent un succès prodigieux, malgré une langue bretonne farcie de mots français bien inutiles, puisque les termes bretons existaient. Ce breton, qui paraît aujourd'hui bien détestable, a été prisé pendant deux siècles. [...]

« Notre cantique Eun Arc'hel a berz an Aotrou , figure dans un recueil de cantiques paru en 1698 intitulé Canticou spirituel var an oll exerciçou eus a ur guir Gristen (« Cantiques spirituels sur tous les exercices d'un vrai chrétien »). Le Bris réédita ses cantiques en 1702 sous un titre nouveau Cclass="italique">anticou spirituel var guenient so requis ha necesser da ur c'hristen evit e silvidiguez (« Cantiques spirituels sur tout ce qui est requis et nécessaire à un chrétien pour son salut »).
« Le recueil des Kantikou brezounek Eskopti Keniper ha Leon (« Cantiques bretons de l'Évêché de Quimper et de Léon » ) de 1908 donne le cantique avec encore bien des termes français. Le texte [ici] est en breton « présentable » et provient de l'édition de 1946, où le travail d'expulsion des mots français intempestifs et leur remplacement par des termes bretons compréhensibles a été mené avec une rigueur et un esprit de discernement tout à fait remarquables. »
[Fanch MORVANNOU : extrait de « Kannennoù ar feiz, les Chants de la foi», Éditions du Layeur, 1998]


L'alphabet breton se présente ainsi : A, B, K. D, F, F, G, H, CH, C'H, I, Y; J, L, M, N, O, P, R, S, T, U, V, W, Z.
Les lettres C et X n'existent pas, tandis que CH et C'H sont considérées comme une seule lettre.

On retrouve en breton globalement les mêmes sons qu'en français, « C'H » est guttural comme « J » en espagnol ou « CH » en allemand (je l'ai noté « R »). Les voyelles sont pour ainsi dire les mêmes qu'en français, et elles sont généralement transcrites de la même façon. Quant aux nasales (« an », « in », « on », « un »), très fréquentes, le « n »,final est, en plus, prononcé, d'où la convention « n » que j'ai adoptée pour cette transcription.

Autre curiosité: les mutations, c'est à dire les changements de l'initiale de certains mots. Ainsi, la mutation M/V qui apparaît ici dans le nom de Marie, ou encore D/Z dans celui de Dieu. Il en existe d'autres, commandées par divers facteurs, notamment le genre (masculin ou féminin) et la fonction (nom ou adjectif). Les paires mutables sont K/G ou K/C'H, T/D, P/B, G/C'H, GW/W, D/Z, B/V et M/V(la première consonne mute vers la suivante). Il faut y penser quand on regarde dans le dictionnaire...

un arRêl a bêrz an/n A°trou | da vari zigassass kêlou | éwê gan/n/t dou/é dibabœt | da vêza mamm salvêr ar bœt
mari a rêspon/n/tass neuzê | sêrvichérêz on/n da zou/é | ra vô grê/t di/n, êl bêniGoet | hêrvéz mô peuss di/n lavarcet

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Au saint nau (Noël poitevin du XVIème siècle))

Au saint Nau
Chanterai sans point ni feindre.
Y n'en daignerai ren craindre.
Car le jour est feriau, nau, nau, nau,
Car le jour est feriau.

Nous fumes en grand emoi, nau, nau,
Y ne sait pas ce qu'o peut être.
tre_ptre_p Deux autres bergers et moi, nau, nau,
En menant nos brebis paître.
Dau forfait qu'Adam fit contre son maÎtre
Quand dau fruit il osit paître
Dont il fit péché mortiau, nau, nau, nau,
Dont il fit péché mortiau.

Y m'a mis sur le muguet, nau, nau,
En disant de ma pibole
Et mon compagnon Huguet, nau, nau,
Mi répond de sa flageolle
Arriva in ange daus ceau qui vole,
Disant allègre parole
Dont y fus joyeux et bault, nau, nau,
Dont fus joyeux et bault.

"Réveillez-vous, pastoureaux, nau, nau,
Et menez joyeuse chère.
En Bethléem est l'igneau, nau, nau,
Nascu d'une vierge mère:, nau, nau
Elle l'a mis dedans ine manjouère
Où l'avait pour de letère,
En l'étable communau, nau, nau,
L'étable communau".

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Celebrem la nachence (Noël traditionnel du Béarn)

Célébrons la naissance
De notre aimable Sauveur;
Pleins de reconnaissance,
Adorons sa grandeur
Voici le temps tant attendu,
Notre ennemi est confondu;
Dieu termine notre guerre béarnais
Et le plus grand de tous les biens,
La paix sur la terre
Règne à jamais.

Celebrem la nachence
De nouste aymàble saubadou;
Plés de recounechence,
Adourém sa grandou.
Aci lou temps tant atendut;
Lou mesie qu'ey descendut
Nouste enemic qu'ey confondut,
Diu fenech nouste guerre
E lou mey grande de touts lous bés
la pats, dessus la terre
que règne per jamés.


Sur l'air de "Venez divin Messie", "Celebrem la nachence" est un chant populaire chrétien.
Il est chanté durant la période de l'Avent (les quatre semaines qui précèdent Noël).
Il rappelle le temps d'attente du peuple d'Israël avant la naissance du christ. Ce chant est en même temps un appel à Jésus-Christ présent dans l'Eucharistie.
La mélodie est reprise d'un ancien Noël, "Laissez paître vos bestes", utilisé par Marc-Antoine Charpentier dans sa Messe de Minuit pour Noël.
(Source: Wikipediae)

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De matin (La marche du Roi) (Noël provençal)

Au matin, j’ai rencontré le train
De trois grand rois, s’en allant en voyage.
Au matin, j’ai rencontré le train
De trois grands rois, dedans le grand chemin.
J’ai vu d’abord des gardes du corps,
Des gens armés, avec une troupe de pages.
J’ai vu d’abord des gardes du corps,
Tout recouverts d’or, dessus leur justaucorps.

Les chameaux, qui étaient assurément fort beaux,
Etaient chargés de tous leurs équipages
Les chameaux, qui étaient assurément fort beaux,
Portaient les joyaux tous nouveaux.
Et les tambours, pour faire honneur,
De temps en temps faisaient un roulement.
Et les tambours, pour faire honneur,
Battaient la marche, à chacun son tour.

Dans un carrosse, doré de toute part,
J’ai vu les rois, modestes comme des anges.
Dans un carrosse, doré de toute part,
J’ai vu briller de riches étendards.
Et les drapeaux, qui étaient fort beaux,
A la brise (petit vent), servaient de jouet.
J’entendais hautbois et belles voix
Ils glorifiaient l’enfant merveilleux.

De matin
Ai rescontrat lou trin
De tres grands Reis qu'anavan envitage;
De matin,
Ai rescontrat lo trin
De tres grand Reis dedins lo grand camin.
Ai vist d'abord
De garda-cors,
De gents armats amb uno tropa de pages ;
Ai vist d'abord
De garda-cors,
Totei daurats dessus sei justaucors.

Li drapèu,
Qu'èron segur fort bèu,
I ventoulet servien de badinage
Lei camèus,
Qu'èran segur fort bèus,
Eran cargats de tots sei equipatges
Lei cameus qu'èran segur fort bèus
Portavan lei joièus toteis novèus;
E lei tamborns,
Pèr faire onor,
De temps en temps fasián un tarabastatge;
E lei tamborns,
Pèr faire onor,
Batián la marcha cadun à son torn.

Dins un car
Daurat de tota part,
Vesiái los Rèis modestes coma d'angels;
Dins un car
Daurat de tota part,
Vesiái brilhar de riques estandards;
E lei drápeus
Quéran fort bèus,
E vento lei
Servissián de badinatge
Ausiai autbois et belits votz
Glorificant l'enfant maravilhos.


«La marche des Rois» (De matin), chantée traditionnellement le jour de l'Epiphanie est un Noël provençal que l'on attribue au Roi René1 er (1409-1480).
Le texte tel qu'on le connaît actuellement serait J-F. Domergue (curé doyen de la paroisse d'Aramon) et daterait de 1743.
«La marche des Rois» se chante sur l'air célèbre de La Marche de Turenne.
Bizet s'en est inspiré pour composer la farandole de "l'Arlésienne".
Source: http://tplantevin.free.fr/

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Desbelhe-t leù, crestià (air ancien)

Vite, réveille-toi
chrétien qui dors sur terre!
Certaine voix t'appelle,
me semble-t-il depuis longtemps.
Ne veux-tu pas te réveiller bientôt!

Couché dans une crêche,
en un pauvre étable,
ce Dieu adorable
nous cache sa puissance,
nous enseigne sa loi.

Desbelhe-t leù, crestià
Qui droumes sur la terre,
Quauque bouts quet'apère,
si-m sembl, bèt tems-a,
Nou-t bas lèu desbelha!

Couchat en u presey
Hens ue praube estable,
Aquet Diu adourable,
Que-ns ensegne sa ley.



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Patapan ("Guillô, pran to tamborin") (Noël bourguignon de Bernard de La Monnoye)

Guillô, pran ton tamborin;
Toi, pran tai fleúte, Rôbin!
Au son de cé instruman,
Turelurelu, patapatapan,
Au son de cé instruman
Je diron Noei gaiman

C’ étó lai môde autrefoi
De loüé le Roi dé Roi,
Au son de cés instruman,
Turelurelu, patapatapan,
Au son de cés instruman,
Ai nos an fau faire autan.

Ce jor le Diale at ai cu
Randons an graice ai Jesu
Au son de cés instruman,
Turelurelu, patapatapan,
Au son de cés instruman,
Fezon lai nique ai Satan.


L’homme et Dei son pu d’aicor
Que lai fleúte & le tambor.
Au son de cés instruman,
Turelurelu, patapatapan,
Au son de cés instruman,
Chanton, danson, sautons-an.

Guillaume, prends ton tambourin
Toi, prends ta flûte, Robin
Au son de ces instruments
Turelurelu, patapatapan
Au son de ces instruments
Je dirai Noël gaîment.

C'était la mode autrefois
De louer le Roi des rois,
Au son de ces instruments,
Turelurelu, patapatapan
Au son de ces instruments
Il nous en faut faire autant.

L'homme et Dieu sont plus d'accord
Que la flûte et le tambour.
Au son de ces instruments,
Turelurelu, patapatapan
Au son de ces instruments,
Chantons, dansons, sautons

         
 

Guillaume prends ton tambourin ou Pat-a-pan est un chant de noël français, originaire de la région bourguignonne.
Écrit par Bernard de La Monnoye (1641–1728), la chanson est publiée pour la première fois dans le recueil Noël bourguignons en 1720 . Elle était alors en patois bourguignon et s'appelait "Guillô, Pran Ton Tamborin".
La chanson qui évoque la naissance de Jésus Christ parle des bergers musiciens jouant d'instruments simples. Dans les paroles, des onomatopées sont utilisées pour évoquer la flute ("tu-re-lu-re-lu") et le tambourin ("patapan"). Sur ce point, on peut le comparer à la chanson L'enfant au tambour où les chœurs reprennent le rythme du tambour ("pa-rum-pa-pum-pum").
La chanson est également connue dans les pays anglophones sous le nom Willie Take Your Little Drum.
L'auteur compositeur américain David Archuleta enregistra une version contemporaine de cette chanson dans son album de chants de noël Christmas from the Heart, en 2009 . Avec les arrangements de Kurt Bestor et la participation de l'Orchestre Philharmonique de Prague, cette version plus moderne fait tout de même référence à l'origine française de la chanson puisque le premier couplet est chanté dans la langue de Molière sur un rythme plus lent.

Source: http://fr.wikipedia.org


Quittez pasteurs (Noël angevin du XVII ème s.)

Quittez pasteurs
Vos brebis, vos houlettes,
Et votre hameau, et le soin du troupeau
Changez vos pleurs
En une joie parfaite
Allez tous adorer
Un Dieu, un Dieu, un Dieu,
Qui vient vous consoler.

Vous le verrez
Couché dans une étable,
Comme un enfant ,
Nu, pauvre et languissant!
Reconnaissez
Son amour ineffable,
Pour nous venir chercher.
Il est, il est, il est,
Le Fidèle Berger.

Rois d'Orient
L'Étoile vous éclaire!
A ce grand Roi
Rendez hommage et foi,
L'astre brillant
Vous mène à la lumière
De ce soleil naissant,
Offrez, offrez, offrez,
L'or, la myrrhe et l'encens.

         
 

Dors ma colombe (Noël alsacien)

Dors ma colombe
L'ombre se pose
Sur l'enfant Dieu
Qui va dormir.
Dors, moi je veille
Quand tu sommeilles,
Je vois s'ouvrir
Le ciel là haut.

Dors il fait sombre
À travers l'ombre
J'entands déjà
Souffler le vant.
Quand tu reposes
Paupières closes
Le bœuf et l'âne
Veillent sur toi.

         

Chantez beaux anges
Bercez l'enfant
Qui dans ses langes
Rit en rêvant.




Chantez beaux anges
Chantez en chœur
De vos louanges
L'enfant vainqueur.

 

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Entre le bœuf et l'âne gris (Noël du XII ème siècle)

Entre le boeuf et l'âne gris
Dors, dors le petit fils,
Mille anges divins, mille séraphins
Volent à l'entour de ce grand Dieu d'amour.

Entre les roses et les lys,
Dors, dors le petit fils,
Mille anges divins, mille séraphins
Volent à l'entour de ce grand Dieu d'amour.

Entre les pastoureaux jolis,
Dors, dors, le petit fils,
Mille anges divins, mille séraphins
Volent à l'entour de ce grand Dieu d'amour.

Saint Nicolas est en quelque sorte l’ancêtre du père Noël.

Pour passer de maison en maison, il se faisait aider d’un âne gris ou blanc portant deux hottes : l’une chargée de récompenses, l’autre de punitions.
Avant de se coucher, les petits laissaient pour lui un peu de foin, des carottes ou un petit panier d’avoine. Au matin, les offrandes avaient disparu, remplacées par de menus cadeaux pour les enfants sages. Les plus turbulents n’y trouvaient que des cailloux, un martinet… ou même du crottin d’âne ! Dans certaines régions, on raconte même que l’âne croque les enfants méchants ou les emmène aux enfers dans sa hotte. Dans les Vosges, on a longtemps fabriqué en décembre des gâteaux en pain d’épices en forme de saint Nicolas, parfois juché sur son âne.

Il est de tradition dans de nombreux endroits de mettre sous le sapin de Noël des carottes pour l'âne du père Noël. Alors renouez avec la tradition et n'oubliez pas les carottes ...
Source: http://ane.voillemont-deiber.qc.ca/

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Joseph est bien marié (Champagne XVIème siècle)

Joseph est bien marié (bis)
à la fille de Jessé. (bis)

C'était chose bien nouvelle
D'être mère et pucelle.
Dieu y avait opéré;
Joseph est bien marié.

Et quand ce fut au premier (bis)
Que Dieu voulut nous sauver (bis)

Il fit en terre descendre
Son cher fils Jésus pour prendre
En Marie humanité;
Joseph est bien marié.

Quand Joseph eut aperçu (bis)
Que Marie avait conçu (bis)

Il lui dit ma douce amie,
Certes digne ne suis mie,
D'être à vous apparié;
Joseph est bien marié.

                   

Mais Gabriel lui a dit: (bis)
Joseph tu es en crédit, (bis)

Car ton épouse Marie
Est grosse du fruit de vie.
par prophètes publié;
Joseph est bien marié.

Change donc ton pensement (bis)
Et l'approche hardiment; (bis)

Car par divine puissance,
Tu es durant son enfance
A le servir dédié;
Joseph est bien marié.

A Noël sur la minuit (bis)
La Vierge enfanta son fruit, (bis)

sans lit, traversin ni couche
De ce lieu elle ne bouge,
Où son âme était liée;
Joseph est bien marié.


 

- Paroles d'Eustache Du Cauroy, maître de chapelle de Henri IV
- arrangé par Nicholas Chédeville (1705-1782))

Dans sa Messe de minuit , sans doute composée en 1694, Marc-Antoine Charpentier opte pour une pratique du passé, plus tellement en usage au XVIIe siècle, celle de la messe parodie, qui consiste à adapter une œuvre musicale existante aux textes de l'ordinaire de la messe catholique.
Il construit ainsi sa messe sur divers airs populaires de Noël, dont il conserve toute la fraîcheur et la simplicité musicale .
Le Kyrie sera ainsi chanté sur les airs de « Joseph est bien marié », « Or nous dites Marie » et « Une jeune pucelle ».

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L'estela de Nadal  (Noël du Languedoc)

Voici l'étoile de Noël,
Quel est ce bruit sur notre toit?
C'est toute une troupe d'oiseaux,
Qui, à bethléem, s'en vont par deux.

Dans l'étable,se trouve le roi des cieux,
Endormi entre l'âne et le bœuf.
Dites, oiseaux, que venez-vous faire ?
nous venons adorer notre Dieu.

Le coq s'avance le premier.
Il monte sur le bord du râtelier.
Et, pour commencer l'oraison,
Il entonne son cocorico.

Le merle arrive en sifflant,
La linotte en chantonnant,
le pigeon fait roucou, roucou,
L'alouette tire lire lire.

Pour honorer le fils de Dieu,
Viennent en grande dévotion,
Anges, pâtres, oiseaux du ciel.
Ils chantent ensemble: «Noël est bel».

Aicí l’estèla de Nadal,
Qu’es aquel bruch sus nòstros tal ?
Es una tropa d’aucelons,
Qu'a Betelèm van dos perdos.

Dins l’estable ont lo Rèi del Cèl
Sòrm dintre l’ase e lo maurèl,
Digatz aucèls, que venètz far ?
Venèm nòstre Díu adorar.

Lo gal s’avança lo premier,
Monta sul bosc del rastelièr,
E, per començar l’orason,
Encanta son cocorocon.

Lo mèrle arriba en estuflant,
Lo linòt en cantulejant,
Lo pijon fai roco rocon,
L'azuseta tíra líron.

Per onorar lo filh de Dí
Venètz en granda devocíon
Angels, pastors aucels del cèl
Cantem ensem Nadal es bel.




"Nadal" est le véritable mot pour "Noël". On le retrouve dans tous les dialectes d'oc.
"Noué" n'est autre chose que la traduction du mot français "Noël" arrangé à la languedocienne.

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La gui-l'an-neu (Noël du Maine)

De Candé nous sommes
Tous honnêtes gens;
Faites vos offrandes,
Aussi vos présents;
Vous ne sauriez davantage
Fai'r voir que vous aimez Dieu
Qu'en lui rendant vos hommages
En donnant la Gui-l'an-neu!

Je f'rons faire un cierge
De tous vos présents
Devant la Boun' Vierge
Des agonisants!
Si vous y venez,
Vous voirez coum' il fiambe,
Si vous y venez, le voirez fiamber!

Or adieu donc Maitre et maitresse
Ou de tous vos dons
J'vous remercions;
Je prierons la Vierge Marie.

Cette complainte traditionnelle fut recueillie à Candé et elle devrait remonter au milieu du XVIIème siècle, date de la «Confrérie des Agonisants», dont elle fait mention.
Les Conciles se sont occupés de ces quêtes qui donnaient quelquefois lieu à des scandales et les ont souvent interdites sous peine d'excommunication.
Le curé lui-même, accompagné de ses fidèles, participait à cette tradition.
En approchant d'une maison, ils chantaient la première strophe. Le maître du logis, à leur approche, fermait d'abord sa porte; alors, ils chantaient la deuxième strophe. Aussitôt qu'elle se terminait, on leur ouvrait. Une table confortablement servie les attendait et on leur offrait les dons les plus variés qui seraient vendus aux enchères à la sortie de la grand messe du premier dimanche de janvier. C'est en s'en allant, qu'ils chantaient la troisième strophe en guise de remerciement.

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La terra es freja (Noël traditionnel du Limousin)

La terre est froide,
Le ciel neigeux,
Morte saison.
Oyez les anges,
Chanter des louanges
De la Noël.

Venez florettes,
Roses, violettes,
Lui faire la cour.
Jamais la Terre,
N’a vu encore
Tant jolies fleurs.

Vous colorées,
Vous embaumées,
Par le ciel même.
Venez florettes,
Roses, violettes,
Du mois d’avril.

Celui qui donne,
Au roi, couronne,
Gloire, palais,
Dans une étable,
Très misérable,
Cette nuit se plait.

La terra es freja
Lo cèl neveja
Mòrta sason
Ausètz los àngels
Cantar lozanjas
Del Nadalon.

Venètz floretas
Ròsas, violetas
Li far la cort
Jamai la terra
N'a vist d'enquerra
Tant gentas flors.

Que vos pintrava
Vos embaumava
Quite lo cèl.
Venètz floretas
Rosas violetas,
Del mès d'abriel.

Aquel que dona
Al rei corona,
Glor'a, palai,
Dins un estable
Plan miserable,
Anuèit se plai.


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Leche-m droumi ! (Noël traditionnel du Béarn)

Un Dieu vous appelle,
Levez-vous, pasteur!
Venez avec zèle
Vers votre sauveur.
Le Dieu du tonnerre
Promet, désormais
La fin de la guerre,
La Paix pour jamais.

Laisse-moi dormir !
Ne viens pas me troubler l'esprit
Laisse-moi dormir !
Va en avant, suis ton chemin
Je n'ai pas besoin de sentinelle,
Et je n'ai que faire de ta nouvelle,
Laisse-moi dormir !

Leche-m droumi !
Nou-m biengues troubla la cerbèle,
Leche-m droumi !
Tire en daban, bé toun cami!
N'ey pas besougn de sentinèle,
E n'ey que ha de ta noubèle!
Leche-m droumi !


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Li a pron de Gents (Noël traditionnel provençal de Nicolas SABOLY)

La Jambe me fait mal

Y'a tant de gens qui font pèlerinage
Y'a tant de gens qui vont à Bethléem,
Moi, d'y aller, j'aurais bien le courage,
Moi d'y aller, si je pouvais marcher !

La jambe me fait mal,
Boute-selle, boute-selle,
La jambe me fait mal,
Boute-selle à mon cheval !

Tous les bergers,campés dans la montagne,
Tous les bergers,ont vu le messager,
Qui a crié: "mettez vous en campagne,"
Qui a crié : "le fils de Dieu est né !"

Quand j'aurai vu le Fils du Dieu le Père,
Quand j'aurai vu le Roi du Paradis,
Et quand j'aurai félicité la Mère,
Et quand j'aurai fait tout ce que je devrais.

Je n'aurai plus de mal,
Boute-selle, boute-selle,
Je n'aurai plus de mal,
Boute-selle à mon cheval !

I a pron de gents que van et romavatge
I a pron de gents que van a Betelem.
Li voli anar, ai quasi pron coratge,
Li voli anar se pode caminar.

La Gamba me fai mau
Bota cela bota sela
La Gamba me fai mau
Bota sela mon chivau.

Tots lei bergiers qu'èran sus la montanha
Tots lei bergiers an vis un messatgier
Que li an cridat:"metetz-vos en campanha!"
Que li an cridat: "lo filh de Diu es nat!".

Quand aurai vist lo filh de Diu lo Paire,
Quand aurai vist lo Rei de Paradis,
E quand aurai félicite la maire,
E quand aurai fach tot ço que déurai...

Aurai pus ges de mau
Bote sela bota sela
Aurai pus ges de mau
Bota cela mon chivau.




Nicolas SABOLY (1614 - 1675) était organiste à Monteux et on raconte que pour se moquer d'un curé boiteux (dont on taira le nom), il exagérait les temps forts de cette chanson afin de rendre bancal le rythme de ce Noël !
Source: http://www.zictrad.free.fr/Provence/Fetes/SABOLY.htm

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Lou tems de la misère (Noël traditionnel du Béarn)

Le temps de la misère
De l'homme pécheur,
Maintenant va finir.
Le Rédempteur
Vient pour accomplir
La Rédemption.

Le Seigneur nous envoie
Son archange Gabriel,
Pour venir nous annoncer
Que l'Emmanuel
Bientôt arrivera
Dans un corps mortel.

Grand Dieu! Quelle allégresse
Pour les hommes pécheurs!
Nous autres nous serons heureux,
Si notre amour
Est toujours fidèle
Au Sauveur.

Lou tems de la misère
De l'ômi paccadou
Are ba fini.
Lou Redemptou
Que bién per acoumpli
La redempciou.

Lou Segnou que s'embie,
Son arcànyou Gabriel,
Enta biéne anounça
Que l'Emmanuel
Betlèu déu arriba
En corps mourtel.

Gran Diu, quine allegrie
Péus ômis pecadous!
Nous auts seram urous,
Si nouste amou
Ey fidèle toustém
Au Saubadou



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Noël savoyard

Où vas-tu, bergère, où vas-tu ?
Je viens de l'étable de Bethléem,(bis)
Qu'as-tu vu, bergère, qu'as-tu vu ?
J'ai vu un miracle qui me plaît fort bien (bis)
C'est-il beau, bergère, c'est-il beau ?
Si beau que la lune, aussi le soleil (bis)
Qu'as-tu vu, bergère, qu'as-tu donc vu, belle bergère ?
J'ai vu quatre z'anges descendant du Ciel
Chantant les louanges de l'Enfant Jésus

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Pastres qu'abitatz dins lei planas

Pastres qu'abitàtz dins la plana
Abandonàtz vóstris cabanas
Anàtz-vos-en dins Betelèm,
Veirètz un Dieu dessus lo fen.
Convidàtz vóstre vesinatge,
Per anar far aquèl viatge,
Atropàtz vos totis ensèm
E portàtz li de bèus presènts.

Lo Dieu que comanda au tonerra
Descènd dou cèu dessús la terra
Vèn quèl jorn se faire enfant
Sofrir la caud la freg la fam.
Vai naissèr d'una verge maira
Per li pecats de nóstris paires
Dins un estable descubèrt
Au pus órt d'aquèu rude ivèrn.

Donèm a Dieu tota la glória,
celebrèm totis memória
Dóu potènt fiu de l'Etèrn,
Dins lo mond lo benesissen,
Per fins que nos fogue propici,
E que totes posquèm lo veire,
E a son costat drech nos sèire.

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En gardant ma bergerie (Noël traditionnel du Maine)

En gardant ma bergerie,
L'autre nuit que je veillais,,
J'ai sur la minuit ouïe
Une si plaisante voix.

Que ce fût une alouette,
Je ne le crois nullement:
Sa voix était plus doucette
Et chantait si doucement.

Cette voix plaisante et belle
Que si doux j'oyais chantant
Racontait une nouvelle
Qui me rendit si content.

En Bethléem de Judée,
Disait-elle maintenant,
Une vierge est accuchée
D'un tant agréable enfant.

Que je ne saurais,
Je ne saurais
Quand je le voudrais
Que ne pourrais dire.

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Appelons Nau (Noël traditionnel du Poitou)

Appelons Nau (1), le doux aigneau,
appelons Nau.
Appelons Nau, le doux aigneau si haut,
Qu'il nous apère. (2)

Adam, notre beau-père
Appelons Nau!
Nous fit grand vitupère
Quant d'au morceau
De l'aigreciau (3)
Mangea par la vipère (bis)

Mais le fils Dieu du père
Appelons Nau !
Est venu qui espère
Guérir ce mau
Trop énormau
Dont tout péché propère (bis)

De l'enfant qui prospère
Appelons Nau !
Joseph fut le compère
L'âne et le veau,
Au roi nouveau,
Chacun lui obtempère (bis)

Bergers vinrent à terre
Appelons Nau !
Pour voir le grand mystère Du Messiau
Si préciau
Et ne s'en voulaient taire,
Du Messiau
Si préciau
Et ne s'en voulaient taire.


Nau: Noël
apère: ouvre
aigreciau: pomme sauvage

Chantons Noël (Noël traditionnel)

Quand les douze coups de minuit vont sonner
La terre et le ciel s'uniront pour chanter.
   Chantons Noël, l'enfant est né c'est le fils du charpentier
   Chantons Noël, l'espoir est né pour les enfants du monde entier

Nous mettrons l'amour là où il y a la haine
Nous mettrons l'espoir où il y a des chaînes.
   Chantons Noël, Jésus est né Messie divin couronné
   Chantons Noël, nos voix mêlées Alléluia le Christ est né.

L'aigle et la colombe pourront s'aimer demain
Jaunes, blancs et noirs vivre main dans la main.
   Chantons Noël, Paix à tous ceux dont le cœur est généreux
   Chantons Noël, avec nos frères nous abolirons les frontières.

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Dans cette étable (Noël du XV ème siècle)

Dans cette étable que Jésus est charmant,
Qu'il est aimable dans son abaissement
Que d'attraits à la fois! Tous les palais des rois
N'ont rien de comparable aux beautés que je vois
Dans cette étable.

Que sa puissance paraît bien en ce jour,
Malgré l'enfance où le réduit l'amour!
Le monde racheté et tout l'enfer dompté
Font voir à sa naissance, rien n'est si redouté
Que sa puissance.

Touchant mystère! Jésus souffrant pour nous,
D'un Dieu sévère apaise le courroux.
Du Testament nouveau Il est le doux agneau.
Il doit sauver la terre, portant notre fardeau:
Touchant mystère.

Ah! je vous aime! vous vous cachez en vain,
Beauté suprême, Jésus, Enfant divin!
Vous êtes à mes yeux le puissant Roi des cieux,
Le Fils de Dieu lui même, descendu dans ces lieux
Ah! je vous aime.


Venez, venez, pâtre et bergère ("Pastre, pastresso") (Mélodie provençale de Nicolas Saboly)

Venez, venez, pâtre et bergère,
Qu'un ange appelle dans la nuit.
Courbez, courbez-vous en prière,
Sur un berceau l'œil ébloui.
Chantez Noël, Noël, Noël, Noël,
Sur la musette,
chantez Noël, sur la musette.

Venez, venez, le bœuf et l'âne,
Chassez le froid de vos naseaux,
Soufflez, soufflez, nul ne ricane !
Vont accourir tous les troupeaux.
Chantez Noël, Noël, Noël, Noël,
Sur les clochettes,
chantez Noël, sur les clochettes.

Venez, venez, vous les beaux mages,
Vers Notre Dame et son trésor,
Suivez, suivez en son sillage
Au ciel d'argent l'étoile d'or.
Chantez Noël, Noël, Noël, Noël,
Sur la trompette,
Chantez Noël, sur la trompette.

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Les Bergerettes (Noël du XVIIIème siècle)

Nous étions trois bergerettes
Auprès d'un petit ruisseau
En gardant nos brebiettes,
Naulet, nau, nau, nau,
Qui paissaient dans le préau,
Naulet, nau, nau, nau.

En gardant nos brebiettes,
Qui paissaient dans le préau,
Nous vîmes voler un ange
Naulet, nau, nau, nau,
Plus reluisant qu'un flambeau,
Naulet, nau, nau, nau.

Nous vîmes voler un ange
Plus reluisant qu'un flambeau,
Qui donnant à Dieu louange,
Naulet, nau, nau, nau,
Chantait ce bel air nouveau,
Naulet, nau, nau, nau.

Qui donnant à Dieu louange,
Chantait ce bel air nouveau,
Le rédempteur vient de naître
Naulet, nau, nau, nau,
Plus doux qu'un petit agneau,
Naulet, nau, nau, nau.

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Tu que cerques lei delice (Noël traditionnel provençal de Nicolas SABOLY)

Toi qui cherches tes délices,
Qui n'aimes que tes plaisirs,
N'auras-tu jamais le loisir
De dire adieu à tes vices?
Puisque Dieu hélas!
Ne cherche rien que les supplices,
Puisque Dieu hélas!
Souffre dans une bergerie.

Ta maison n'et pas capable
De loger la vanité;
Tu veux un palais enchanté,
N'es--tu pas bien raisonnable
Puisque Dieu, hélas
Se contente d'une étable,
Puisque Dieu, hélas
Loge dans une bergerie.

Au fond de ta chambre neuve
Lorsque tu retires le rideau
Ni l'art, ni même le piceau
Ne manque pas à ton alcôve;
Mais Jésus, hélas,
Ce n'est pas ici qu'il se trouve;
Mais Jésus, hélas,
Est au fond d'une bergerie.

Les viandes les plus exquises,
Les vins les plus délicats,
Ne peuvent jamais trop flatter
Ton goût ni ta gourmandise ;
Et Jésus, hélas,
Hume le vent et la bise ;
Et Jésus, hélas,
Jeûne dans une bergerie !

Après que tu aies bien fait ripaille,
Tu te couches dans un beau lit
Tout garni de broderies,
Et d'une fort belle taille ;
Et ton Dieu, hélas,
Couche sur un peu de paille !
Et ton Dieu, hélas,
Couche dans une bergerie !

Tu que cerques lei delice,
Que n'ames que tei plesi,
N'auras-tu jamai le si,
De dire adiéu à tei vice?
Piès que Diéu hélas!
Cerco rèn que lei suplice,
Piès que Diéu, hélas!,
Soufro dins un jas.

Toun oustau n'es pas capable
De louja ta vanita:
Vos un palais encanta,
Sies-tu pas bèn miserable.
Piès-qu'un Diéu, hélas!
Se countènto d'un estable,
Piès-qu'un Diéu, hélas!
Lojo dins un jas?

Au founs de ta cambro novo,
Lorsque tires lou ridèu,
Ni l'art, nimai lou pincèu
Mancon pas à toun alcovo;
Mais Jèsus, hélas!
N'es ps aqui que se trovo;
Mais Jèsus, hélas!
Es au founs d'un jas!

Lei viando lei plus esquiso,
Lei vin lei plus delica,
Podon jamai trop flata
Toun goust ni ta gourmandiso;
E Jèsus, hélas!
Juno dins un jas!

Après qu'as bèn fa ripaio,
Te couches dins un bèu lie
Tout garni de broudarié,
E d'uno fort bello taio;
E toun Diéu, hélas!
Coucho sus un pau de paio!
E toun Diéu, hélas!
Coucho dins un jas!





Nicolas SABOLY (1614 - 1675) était organiste à Monteux et on raconte que pour se moquer d'un curé boiteux (dont on taira le nom), il exagérait les temps forts de cette chanson afin de rendre bancal le rythme de ce Noël !
Source: http://http://www.zictrad.free.fr/Provence/Fetes/SABOLY.htm

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De boun matin (Noël traditionnel provençal de Nicolas SABOLY)

De bon matin par la campagne,
J'ai vu venir de la montagne
Trois bons chasseurs au filet
J'ai fort couru pour leur parler :
Ils m'ont conté leur bonne chasse
Sans qu'ils aient dû changer de place,
Ils allaient faire un beau présent
Au Dieu qu'est né dans Bethléem.

En entendant ces gens si sages,
J'ai voulu faire ce beau voyage ;
Quand arrivés dans ce hameau,
Oncques ne vit rien d'aussi beau :
Un enfant joli comme un ange,
Emmailloté dedans ses langes,
Dans une étable délabrée,
Couché entre deux animaux

De boun matin pèr la campagno,
Aï vist veni de la mountagno
Très bon cassaïre de fielat,
Aï couregu pèr li parla :
M'an dis qu'avien la bono casso
Sènso boulega de si plaço,
Qué n'anavon faire un present
Au Diéu qu'es na dins Betelèn.

D'entèndre aquéli gènt tant sage,
Ai vougu faire aquéu vouiage ;
Quand sian esta dins un amèu,
Jamai n'ai rèn vist de tant bèu :
Un enfant poulit coume un ange,
Ero muda de dins de lange,
Dins un estable plen de trau,
Èro permi dous animau.


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