Gabriel FAURÉ
Pavane



La Pavane est, parmi les œuvres dites secondaires de Fauré, l’une des plus séduisantes. Sa profonde mélancolie lui confère un charme particulier. Éditée en 1889, elle a, dit-on, inspiré à Ravel sa célèbre « Pavane pour une Infante défunte ».
Dès 1890, le jeune Debussy composa une Pavane pour piano directement inspirée de celle de Fauré.
C’est dire l’impression que fit cette courte pièce sur ses contemporains.
Comment en effet ne pas vibrer à ce thème légèrement alangui mais admirable, exposé à la flûte, puis exploité par le groupe des bois et ensuite par les cordes et le chœur ?

Premières mesures de la Pavane
S c'est Lindor, c'est Tircis et c'est tous nos vainqueurs
B Cest Myrtil, c'est Lydé ! les reines de nos coeurs
A comme ils sont provocants! Comme ils sont fiers toujours !
SATB Comme on ose règner sur nos sorts et nos jours
S Faites attention !
B observez la mesure !
S Ô la mortelle injure !
T la cadence est moins lente et la chute plus sûre.
A Nous rabattrons bien leur caquets
B nous serons bientôt leurs laquais !
A qu'ils sont laids !
T Chers minois !
SA Qu'ils sont fols !
B airs coquets !
T et c'est toujours de même,
B et c'est ainsi toujours !
SA On s'adore, on se hait ! On maudit ses amours !
BT on s'adore !
SATB On se hait
S on maudit ses amours !
T Adieu Myrtil ! Eglé, Chloé, démons moqueurs!
A adieu donc et bons jours aux tyrans de nos coeurs !
SATB et bonjours !

("S" = Soprane "A" = Alto "T" = Ténor "B" = Basse)

Sources: Paul SOUCHAL