Guillaume Costeley
Mignonne, allons voir si la rose


(Ode à Cassandre)

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.




Paroles: Pierre de RONSARD (1524-1585) (Les Odes)
Musique: Guillaume Costeley


Lors d'une fête à la cour de Blois en avril 1545, Ronsard rencontre Cassandre Salviati, fille d'un banquier italien.
Il a 20 ans, elle en a 13 et quitte la cour le lendemain.
De ce beau souvenir, Ronsard tire cette ode à Cassandre, probablement la plus célèbre invitation à jouir de l’instant.

Guillaume Costeley, célèbre compositeur de chansons de la fin du XVIe siècle publia la première de ses chansons dès 1552. La plupart parurent en 1570, chez Le Roy et Ballard, en un recueil portant le titre de Musique de Guillaume Costeley, et comprenant quatre-vingt-quinze chansons à quatre voix, sept à cinq voix, une à six voix et trois motets. Une quarantaine d'autres sont réunies dans divers recueils du temps.
Sources: Wikipedia - @lalettre.com - Encyclopedie universalis

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